DE LA ROUTE DES COLS AUX CHEMINS DE LA FOI

Les innombrables croix, chapelles et autres oratoires jalonnant la plupart des cheminements alpins pourraient laisser entendre que Dieu seul a montré la voie. Il ne faut pour autant oublier celles tracées par un prince soucieux de rayonner pour mieux régner. Mais leur présence n’en a pas moins de sens, en des temps où il fallait vraiment avoir la foi pour se lancer sur la route des cols…

Pralognan-la-Vanoise, chemin du col de la Vanoise © D. Dereani, Fondation Facim (2)
Route du sel, Col de la Vanoise, Savoie © DD - Fondation Facim

RAYONNER POUR MIEUX REGNER

La métaphore de Louis XIV s’identifiant au soleil, pour éclairer et réchauffer jusqu’au plus humble et au plus éloigné des sujets, en a inspiré plus d’un. Parmi eux, les princes de la Maison de Savoie qui, pour rayonner du Léman à la Méditerranée,  lanceront d’ambitieux programmes d’aménagement du territoire.

En savoir plus

LE CHEMIN DE CROIX, AUTREMENT

Sur les itinéraires les plus empruntés, telle la Route royale reliant Turin à Nice, dès 1610, par le col de Tende et les gorges de la Roya, essentielle au transport du sel de Ligurie, ou dans le dernier quart du XVIIe siècle, la route de Turin à Chambéry et Lyon par Les Échelles, le confort et la sécurité des usagers de la route étaient déjà une priorité…

En savoir plus
Aussois, Croix © DD - fondation-facim.fr (6)
Croix, Aussois, Savoie © DD - Fondation Facim

LE BAROQUE : UN ART EN MOUVEMENT

Favorisant la circulation des biens et des personnes, mais aussi des croyances et des courants de pensée, les voies de communication vont se multiplier sur tout le territoire ; Ouvrant les cols ; Irriguant chaque vallée ; Reliant chaque village…

En savoir plus

FAIT D’EPOQUE

 

Capris de Castellemont, Intendant de Savoie :

« Le développement des axes de communication, s’il avait d’énormes avantages pour le commerce aussi bien que pour l’administration, ne nous mettait pas à l’abri des soucis d’intendance.

Je me souviens de cet appel d’offre lancé en 1759 pour l’acheminement de 600 balles de sel à dos de mulets, par le col de la Vanoise entre Moûtiers et Termignon. Sur cet axe si fréquenté à la belle saison, moi qui pensais n’avoir que l’embarras du choix, j’ai finalement eu plus d’embarras que de choix.

Il faut dire que le passage est vite délicat l’automne venant… [NDRL : Nous sommes au cœur de la période climatique nommée « petit âge glaciaire ». Les passages des cols sont compliqués par les avancées glaciaires notables et les hivers généralement longs et vigoureux]

Ne trouvant que Marie-Joseph Bernard de la ville de Moûtiers pour faire affaire, à raison de 4 livres 19 sols et 10 deniers pour chaque charge de sel, comportant deux balles. Et même si ce prix comportait le retour des sacs vides, l’addition n’en fut pas moins salée ! »


Une économie qui coule de source…

Autres voies royales, torrents, rivières et lacs furent utilisés pour l’acheminement des troncs d’arbres et le transport de matériaux pondéreux par bateaux et radeaux. Parmi les vestiges qui peuvent vous en parler, la Grange Batelière de l’Abbaye de Hautecombe, riveraine du lac du Bourget…

En savoir plus