Au pied du Mont-Blanc, sommet qui culmine à 4810 m d’altitude, « mont affreux » ou toit de l’Europe, ainsi qu’on le nomme selon les époques, se sont établis depuis des siècles des hommes décidés. De ce lieu rude où s’expriment les contraintes du relief et du climat montagnards, ils ont su faire un lieu à eux, lieu de leur histoire, de leur identité : le Pays du Mont-Blanc.

Depuis le 16e siècle, c’est une tradition bien établie, et une nécessité, les habitants les plus vaillants quittent leur village et tentent de gagner quelque argent dans les grandes villes ou ils pratiquent toutes sortes de petits métiers : ramoneur, porteur, manœuvre… Chaque automne, beaucoup s’en vont vers « les Allemagnes », en bavière, Suisse alémanique ou Autriche, où ils tentent de faire leur pelote dans le négoce. Ce goût et cette aptitude à devenir colporteur caractérisent les migrants de Haut-Faucigny jusqu’au XVIIIe siècle.

Certains feront fortune et deviendront des notables dans leur pays d’élection ; mais ils n’oublieront pas leur paroisse natale et c’est grâce à leur générosité qu’on bâtira, à partir du XVIIe siècle jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, toutes les églises baroques, cousines de celles de Tarentaise et de Maurienne.

 

L’art baroque en Pays du Mont Blanc

L’art baroque est le trait d’union entre toutes les vallées et villages du Pays du Mont-Blanc composé de 10 communes : Combloux, Contamines-Montjoie, Cordon, Demi-Quartier, Domancy, Megève, Praz-sur-Arly, Saint Gervais-les-Bains, Sallanches.

Le patrimoine religieux et en particulier baroque constitue dans le Pays du Mont-Blanc à la fois un facteur d’attractivité pour les touristes et un bien commun auquel les habitants sont particulièrement attachés. Il n’est pas anodin de constater que le patrimoine baroque est un des domaines du champ culturel qui donne lieu aujourd’hui à une offre touristique réalisée à l’échelle intercommunale, dans une démarche participative où les acteurs locaux (associations, guides, etc.) ont joué un rôle moteur. Cette offre est composée d’une part du Sentier du Baroque et d’autre part du Festival baroque.

Par ailleurs, la plupart des communes ont consenti d’importants efforts pour restaurer leurs édifices religieux et le mobilier qu’ils abritent. Le fait que la population ait participé dans certains cas à cet effort, par voie de souscription, témoigne encore de cet intérêt.